27,28-01 Pondichéry – Visites – Rencontres

Publié le par globdoud

Lorsque je me remets à écrire sur le blog, il y a une petite gymnastique intellectuelle pour passer de l'anglais au français. Les mots arrivent en premier, en anglais ainsi que la structure de la phrase, c'est très amusant.

Et me voilà enfin dans ma Guest House, où théoriquement je partage les lieux avec 2 autres personnes qui voyageraient ensemble, mais qui sont actuellement à Chennai pour régler une histoire que je n'ai pas compris.

Le confort est sommaire, un filet d'eau dans la douche, mais une salle de bain pour moi tout seul. Il s'agit d'une maison étroite surement typique, un peu comme les maisons Angevines. On entre par le salon, puis la cuisine et l'arrière cuisine, un 1er étage avec 2 chambres, et enfin mon étage avec la SDB et un accès balcon sur les toits, ce qui à son charme.
L'habitation est situé dans le centre historique de Pondichéry, mais éloigné du bruit, ce qui n'est pas un luxe.
Des vendeurs ambulants proposent des produits frais sur des petits chariots qu'ils tirent à la main. Ils ont une cloche pour se signaler et les femmes sortent pour faire le plein des victuailles. Je n'ai vu que très peu de mini-markets du genre « Marché plus » ou « 8 A 8 », les autres boutiques sont bien plus modestes.
Je suis donc tout proche du canal partiellement couvert qui traverse de part en part tout le centre historique de Pondichéry, dans l'allée du Sultan, « Sultan Lane ».
Étonnant! nous sommes en 110V, mais comme c'est écrit nul part et que je n'avait pas envie de mettre mes doigts dans la prise pour vérifier, j'avais juste constaté que tout fonctionnait.
Je viens de trouver un très bon cyber-café à proximité de cette nouvelle adresse, où l'espace est climatisé , le décor sympa, et le café super bon, on peut même y manger si on le désir. Il est un peu branché et il y a pas mal de jeunes qui viennent boire un coup, mais pas d'alcool!
A ce propos, l'alcool est vendu dans des boutiques spécialisées, mais pour l'instant je n'ai pas vu une bière ou d' apéritif ni même de pinard dans les restaurants.
Une fin d'après midi, j'ai assisté à une scène amusante où des tuk-tuks, surement affrétés par les parents, venaient chercher les enfants à l'école, à l'école maternelle (3 -6 ans)! Quelle organisation!
J'ai honte de moi, mais j'ai mangé une pizza, mais j'ai préféré attendre le lendemain pour de nouvelles expériences culinaires si je souhaite rester en bon terme avec mon système digestif (d'un bout à l'autre).
Cela fait 2 jours que je vois, en allant chercher mon journal le matin, une femme accroupie devant une maison en construction, qui concasse des moellons pour faire des graviers d'une granulométrie plus fine nécessaire au béton.

Cela m'avait échappé mais à l'arrière des véhicules il est écrit « sound horn », donc l'arrêt des klaxons ne sont pas pour demain.
L'effervescence étant retombée après la fête nationale, et je suis retourné dans le café qui donne sur la « plage » pour boire un truc, les vendeurs sont revenus à la charge vers moi comme toujours, mais j'ai engagé la conversation une fois que les tentatives d'achats avaient échouées.
Ça a été super drôle dés que nous avons échangés nos prénoms, personne ne se comprenait, alors je me suis mis appeler le plus grand de la bande avec le nom d'un catcheur hindou très connu « The Great Kaly », ce qui bien entendu à fait rire tout le monde.
Devant ce succès, j'ai aussi rebaptisé les autres, et Ils m'ont appelé « John Cena », alors j'ai scandé son célèbre « U can't see me » (les amateurs apprécierons) ce qui a provoqué une nouvelle explosion de rires, et brin de folie s'empara du remblais, où tout le monde mimait du catch, les autres personnes qui passaient ne savait pas trop quoi en penser, baston ou pas baston.
Pendant tous ces moments, je n'ai pu m'empêcher de penser à mes 2 petits catcheurs en herbe, et à nos soirées catch et bumper.
A la fin nous étions quand même une bonne douzaine.
Puis je me suis rendu à l'office de tourisme gouvernementale de Pondichéry pour acheter le fameux ticket de bus, que l'on ne peut pas acheter avant la veille, qui m'a permis de faire une visite de plusieurs sites à proximité de la ville.

Afin de na pas être pris au dépourvu, je suis allé acheter une bouteille d'eau plate pour faire le trajet en bus.
Dans un magasin je vois l'objet convoité, mais avant que je ne la récupère une vendeuse me rédige un bon d'enlèvement sur un carnet à souche tri-plis, et détache le premier feuillet qu'elle me donne, et elle me dit de payer à l'autre comptoir.
Une petite file d'attente était déjà constituée, et lorsque mon tour fut venu, le grand père très âgé, avec des lunette « cul de bouteille » sur le nez, a inspecté mon billet et a reporté intégralement ce qui était noté dessus, dans un immense cahier revêtue d'une couverture de cuir, y compris bien sûr le numéros du ticket.
Une fois le ticket dument tamponné comme acquitté, je retourne vers ma vendeuse qui m'indique un autre comptoir où une dame très sympathique a elle aussi noter le pédigrée de ma sainte facture, quelle à biffée ensuite allègrement avant de me la tendre à nouveau pour que je récupère ma bouteille tellement mérité.
Je me suis bien marré, il ne faut pas être pressé c'est tout...
Le bus était exclusivement rempli par des hindous, sauf 2 étrangers dont moi, mais la visite a quand même lieu en Anglais, car il s'agissait principalement de personnes en villégiature dans leur pays.
J'ai fais la connaissance d'un jeune homme d'une trentaine d'années, qui a l'habitude de parcourir le pays pour son travail, et il reste à Pondichéry pour 3 jours.
Il bosse dans le Marketing à Bombay et fait du consulting auprès de différentes agences gouvernementales à travers le pays.
Il s'appelle Shirac, facile à retenir non, pas il n'est pas de la famille... Je vous l'assure.
Il a fait une dernière année de MBA en France vers Fontainebleau, il y a un bon moment et en gros il parle le français comme moi le Tamoul, ces cours étaient dispensés en anglais.
Le bus s'est mis en route, après avoir récupérer quelques personnes à la gare routière, gare qui fait aussi fonction de marché aux fruits et aux légumes.
Première destination les back-waters de Pondichéry situés à environ une dizaine de kms. En chemin, nous avons croisé l'immense école de filles de Sœur Théresa, ou les petites filles étaient habillées dans un uniforme blanc et bleu ciel. P1010533bis
Les back-waters sont plutôt des fiords avec des bancs de sables, où au loin on pouvait apercevoir la mer avec les vagues qui se brisaient contre l'eau de rivière.
Plusieurs pécheurs étaient à l'œuvre dont plusieurs étaient dans l'eau avec des filets de pêche.
Les autres étaient sur des radeaux constitués de deux ou trois rondins de bois et il avançaient à l'aide d'une pige.
Le temps était magnifique, quelques privilégiés aux maisons luxueuses ont fait le choix de vivre dans cet environnement.

La visite suivante était consacré à un jardin botanique où l'on trouve toutes sortes de plantes, mais ce que j'ai retenu, c'est la tranquillité du lieu, contrastant avec l'extérieur.
Nous avons visité le petit bâtiment du centre culturel de Pondichéry où en fait, au RDC on a trouvé des statues Hindous et diverses reliques depuis la préhistoire jusqu'à notre ère, et au 1er étage, du mobilier et divers objets français, un piano à queue, de la vaisselle, des horloges francontoises. Mais les photos étaient interditesune fois de plus.

Pendant la visite, je sympathise avec un autre hindou du bus, qui au bout d'un moment me dit être passionné du cinéma français intimiste, Godard, Truffaut, il connaissait par cœur la filmographie de la nouvelle vague.
Et il ma dit qu'il commence à travailler sur la traduction du dernier prix Goncourt. Érudit le bonhomme.

P1010552bisUn break dans restaurant végétarien, puis nous partons pour l'église du sacré cœur que j'avais déjà visité au début de mon arrivée, mais j'ai pu approfondir certains détails, et notamment sur des vitraux de toute beauté, ou des personnages ornementaux.

C'est enfin à Auroville de nous montrer son concept séduisant, de vie en marge de la société où plusieurs thèmes sont étudiés et mis en pratique.

Lorsque nous sommes arrivés, nous nous avons pris le chemin obligatoire du centre d'information où de beaux panneaux d'informations nous donnent une première idée du lieu, puis un film est venu parfaire la présentation.
En résumé, l'idée utopiste de base reste de créer un lieu international et multiculturel où les peuples du monde entier pourraient venir vivre en paix et en harmonie, hors de toute croyance religieuse et politique. P1010564

Cette réalisation prend son origine, dans de la vision de la « Mère » qui a imaginé son projet se développant en spiral autour du Matrimandir, en quatre quartiers, résidentiels, industriel, culturel et international. le Matrimandir est une sphère géante qui en son centre renferme un cristal « pur » de 70cms de diamètre, et une urne dans laquelle plus d'une centaine de pays ont versé une poignée de terre.

Cette sphère est sensée représenter l'âme d'Auroville. Autour de cette construction, le terrain a été complètement rasé pour y mettre de la pelouse.

Gloups on dirait un golf! Paradoxalement l'homme a besoin de dominer la nature pour se sentir en accord avec elle!
Mais dés que l'on s'éloigne un peu, les jardins aux alentours sont franchement zen.

P1010562L'ensemble du site se trouve dans une forêt habilement replanté. Une vrai bonne sensation de calme, surement propice à la méditation et à la réflexion. J'ai vu un arbre célèbre dans Auroville, « the Banian Tree »,

un arbre impressionnant par sa taille, mais surtout par sa faculté à faire partir des excroissances depuis ses branches vers sol, pour venir le soutenir, comme de solides poteaux ancrés dans le sol. P1010560

Ces soutiens ont une section qui peut aller jusqu'à 30cms, et vu leurs nombres on a l'impression d'être dans une forêt.

Mais tout ici est chargé de symbole, et je peux pas m'empêcher de croire qu'il existe une dimension spirituelle dans tout ça, qui m'a surement un peu échappé.

En effet je ne supporte peut être pas très bien le coté communautariste, sous quelques formes qu'il soit. Ok pour l'expérimentation, et il faut sans doute avoir dans le monde un lieu comme celui là, mais toute cette symbolique géométrique, tire en moi des signaux d'alarme.

 Arrivée à Soraya beach, ou j'ai pu enfin mettre mes pieds dans l'eau, dans une mer chaude mais toujours aussi dangereuse, où il est expressément demandé d'éviter les baignades.
La plage est crado comme toujours, et l'inventaire des déchets serait sans doute trop long.
C'est une drôle de sensation de voir une mer déchaînée sur une côte située à l'Est. Et pour terminer, une visite d'un lieu de recueillement très fréquenté, celui de Sri Aurobino et de la « Mère », deux sages célèbres qui ont développé une forme de spiritualité tournée en particulier, vers les interactions entre la religion et la science.

Ensuite nous avons fait un petit tour avec Shiarc, vers la mer où il m'explique que la mendicité est beaucoup plus forte à Bombai, mais que du boulot il y en a partout, et il suffit de dire oui. Il a surement la dents un peu dure. Mais visiblement l'Inde est un pays très studieux, il y a beaucoup de gens diplômés et souvent sur-diplômés. Il n'existe quasiment pas de formation métier courte, donc si tu n'es pas ingénieur ou médecin, tu vas avoir du mal à trouver dans ta branche. Et pourtant l'industrie en plein essor à besoin de monde.

C'était donc des moments enfin plein de rencontres à suivre...P1010530bis

Publié dans pondichery

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